L'acétylène 
Lampe à acétylène (avec un bec à flammes conjuguées)Parallèlement aux becs Auer, au début du XXe siècle, apparaît l’acétylène.

Quand du carbure de calcium (à l’aspect de cailloux grisâtres) est mis en contact avec de l’eau, la réaction chimique produit, outre un résidu de chaux, du gaz acétylène. Sous une pression légèrement plus élevée que le gaz de ville et avec des becs percés plus finement, il brûle avec une flamme très vive et très blanche.

Lampe à acétylène pour suspensionsProduit et utilisé dans des lampes rudimentaires où l’eau tombe goutte à goutte sur le carbure, il est l’éclairage portatif, puissant et économique, par excellence (voir Figures 51 & 54 - le réservoir du haut est rempli d'eau, celui du bas contient les morceaux de carbure). 

Fabriqué et épuré dans de plus gros générateurs, il peut alimenter une maison, un château ou une petite ville aussi bien que le gaz de houille ou l’électricité - et même mieux si on tient compte de la qualité de la lumière.

Flamme d'un bec acétylène (à peu près taille réelle)En général on emploie de petits becs à flamme papillon très petite mais très brillante (voir Figure 52). La fente des becs papillon est très fine et peu longue, de même que les trous minuscules pour les flammes de type Manchester. Les becs conjugués reprennent le principe des deux jets de gaz qui s'écrasent l'un contre l'autre. 

Différents becs acétylène D'autres becs, dits à appel d'air, entraînent l'air en même temps que le gaz et améliorent la combustion, en réduisant les dépôts qui bouchent les brûleurs (voir Figure 53).
Le réglage du goutte-à-goutte se fait au moyen d'un petit robinet, que l'on tourne souvent d'un ou deux tours. Mais le débit pour une flamme parfaite (voir figure 52) demande une certaine habitude. Citons, à titre anecdotique, ce curieux système qui permet d'arrêter la chute de l'eau en abaissant un petit levier (voir Figure 55). Pour rétablir le goutte-à-goutte, on lève la poignée. De cette façon, le réglage optimal est « mémorisé » une fois pour toutes en tournant la molette, et n'a pas à être ajusté à chaque nouvel allumage.

Malheureusement, malgré son succès, il a de nombreux détracteurs. Robinet spécial
- Dans les installations mobiles, il dégage une forte odeur d’ail (à cause des impuretés du carbure) et les lampes doivent être remplies, vidées et nettoyées à chaque utilisation.
- Les becs se bouchent rapidement, surtout si la pression est faible, ce qui interdit leur emploi en veilleuse. S'ils ne sont pas décrassés, le réservoir risque d’exploser (beaucoup d’accidents auront cette cause).
- De plus, l’appareil met quelques minutes à se pressuriser, et il produit du gaz plus d'une heure après qu’on l’ait éteint (à la campagne, on peut mettre la lampe dehors, mais cet inconvénient est souvent rédhibitoire en ville).
Les gros générateurs, de leur côté, demandent aussi beaucoup d’attention, mais comme le gaz y est nettoyé et épuré, il n’y a pas d’odeur ni d’entretien fastidieux des brûleurs, et l’emploi de becs Auer est possible (voir Figure 55 : le gros réservoir de gauche produit le gaz qui est ensuite stocké dans le gazomètre - dont on voit la cloche noire mobile -, avant d'être filtré par l'épurateur à droite).
Générateur d'acétylène Bouteille d'acétylène dissous

L’acétylène, très explosif, ne peut pas être comprimé : il sera dissout dans de l’acétone par CLAUDE et HESS, dans des bouteilles remplies de matières poreuses (voir Figure 57). Elles serviront surtout dans l'automobile, mais aussi dans quelques installations domestiques grâce à leur côté pratique (le gaz est immédiatement disponible) et l'absence d'odeurs et d'impuretés. Avec ce système, l'emploi de manchons ne pose pas de problèmes