Chandelles, brûle-jonc, éclats de bois, cierges et bougies 
ChandelleEn Occident, à partir du Moyen-Age la chandelle rivalise avec la lampe à huile. En effet, cette dernière a l’inconvénient de réclamer une attention constante - la remplir régulièrement, couper et remonter la mèche qui charbonne, nettoyer l’huile qui coule,... La chandelle, seulement constituée d’une mèche entourée de suif de bœuf ou de mouton, est plus pratique sans être excessivement chère (mais elle est taxée et l'huile reste plus économique). Plus de liquide qui se renverse, de flamme à ajuster, de réservoir à remplir ! Mais le suif coule et graisse les doigts (voir Figure 3), la flamme demeure jaune et fumeuse, il faut toujours entrenir la mèche qui finit par charbonner... La perfection est encore loin !

Brûle-jonc porte-chandelle.Les moins fortunés utilisent aussi les brûle-joncs : des tiges de jonc séchées sont trempées dans de la graisse animale, et brûlent en produisant une faible lumière. Elles sont maintenues à la base par une espèce de pince en fer (parfois doublée d'un porte-chandelle - voir Figure 4). Encore moins chers, et encore moins performants sont les éclats de bois : des morceaux de bois résineux sont posés sur une grille, souvent près de la cheminée, et sont enflammés.

La lumière artificielle coûte cher, trop cher. Le plus souvent, le feu de l’âtre éclaire seul la table familiale lors des repas et des veillées.

A cette époque, une alternative est réservée aux plus riches : c’est le cierge de cire. Il conserve les avantages de la chandelle et en élimine les défauts. Mais son prix en limite la diffusion dans les plus hautes sphères de la société.
Dans la bougie stéarique, développée au milieu du XIXe siècle, on sépare chimiquement les deux composants du suif, l'acide stéarique et l'acide oléique. C'est le premier qui est conservé dans les bougies,en utilisant parallèlement des mèches de coton tressé, ce qui assure une flamme plus fixe et plus brillante que jamais. Le tressage permet à la mèche de se courber et de se consumer : inutile alors de la moucher ! La misérable chandelle disparaît alors, et la cire perd de son intérêt.

Mouchettes et ensemble de bougeoirsDifférents types de chandeliers permettent d'utiliser au mieux ce mode d'éclairage plus pratique que l'huile (voir Figure 5). Le bougeoir comporte un plateau que l'on tient par une anse, généralement dans les chambres et pour se déplacer. Dans les flambeaux (à une chandelle) et les candélabres (à plusieurs chandelles), on encastre en général la bougie dans un tube profond de quelques centimètres. On peut également la piquer sur une pointe, ou au contraire l'insérer en entier dans un tube (un ressort la pousse alors vers le haut). Certains chandeliers, dits à binet coulissant, permettent de remonter la chandelle au fur et à mesure qu'elle se consume. D'autres encore sont munis d'une pique pour être fichés dans les poutres en bois. Les bobèches, espèces de disques posés à la base de la bougie, évitent que le suif ou la cire ne coulent par terre. Les mouchettes sont des espèces de ciseaux qui servent à couper (« moucher ») l'extrémité carbonisée de la mèche des chandelles.